Le guide pour s’installer et vivre en Norvège

Avoir recours à la fécondation in vitro (FIV/IVF) en Norvège

Par Thomas Bassetto et Lorelou Desjardins
Dernière mise à jour le 30 septembre 2020
Bébé dans une couveuse

Quelques personnes nous demandent régulièrement des informations sur le déroulement de la grossesse en Norvège, mais certaines peuvent également se demander comment avoir recourt à une Fécondation In Vitro (FIV en français, IVF en norvégien pour In Vitro Fertilisering).

Étant donné la nature de ce site (non médical), et parce que chaque personne a un profil de santé différent, cet article donne des informations factuelles sur les démarches et étapes en Norvège, mais il ne constitue pas un avis médical. Il est également focalisé sur la procédure dans le service public même si le privé est aussi abordé.

Qu’est-ce qu’une FIV?

La fécondation in vitro ou FIV est une technique de procréation assistée qui consiste à pratiquer une fécondation, c’est-à-dire une rencontre des spermatozoïdes et de l’ovule en laboratoire, in vitro, donc en dehors du corps de la femme. La fécondation in vitro est une technique à laquelle ont recours les couples désirant avoir un enfant qui font face à un problème d'infertilité

Source : PasseportSanté

En Norvège, les FIV peuvent, dans certains cas, être subventionnées par l’État, au travers de la sécurité sociale norvégienne. Cela permet alors de réduire les coûts considérablement et d’être pris en charge par le secteur public. C’est cette option dont il sera principalement question dans la suite de l’article, mais nous essaierons aussi de couvrir le fait d’aller le privé.

Comment avoir droit aux FIVs dans le secteur public ?

Comme pour la (quasi-)totalité des recours à la médecine spécialisée en Norvège, vous devez préalablement consulter votre médecin traitant (fastlege). Il évaluera votre cas et décidera d’émettre une demande de consultation directement à l’hôpital (henvisning) ou de vous envoyer préalablement chez un(e) gynécologue pour un examen préliminaire.

Il est assez commun de devoir attendre 2 ans d’essais infructueux par « voie naturelle » pour pouvoir être pris en charge ; à moins d’un facteur négatif de santé ou d’âge réduisant considérablement vos chances de grossesse naturelle.

Qui a droit aux FIVs en Norvège?

Un certain nombre de critères (adaptés en fonction de la situation) et questions seront pris en compte pour évaluer votre priorité pour un traitement :

  • Votre âge : vous devez avoir moins de 38 ans ;
  • Votre situation familiale : durée et stabilité de la relation, si l’un des conjoints a déjà eu des enfants lors d’une précédente relation ;
  • Votre mode de vie : consommation d’alcool et de tabac ;
  • Votre état de santé général ;
  • Etc.

À noter que, depuis le 1er juillet 2020, il est également possible aux femmes célibataires d’avoir accès aux FIVs en Norvège, ainsi qu’aux couples de même sexe. Attention, certaines procédures comme le recours à une mère porteuse sont toujours illégales en Norvège.

Si vous ne répondez pas à certains critères, il vous est toujours possible de vous tourner vers le privé. Dans ce cas aucunement besoin de « henvisning » ou d’évaluation de votre médecin traitant. Vous faites alors la démarche par vous-mêmes hors du système public et des hôpitaux publics. Les règles vont alors être différentes d’une clinique à une autre et c’est à vous de faire vos recherches.

À l’étranger : certains Norvégiens ont souvent eu recours aux FIVs dans des cliniques au Danemark ou en Espagne, très souvent dus au fait que les dons et congélations d’ovocytes étaient jusqu’à récemment interdits en Norvège, et les femmes célibataires n’avaient pas le droit au recours à la FIV. Un grand dossier était même apparu dans Aftenposten sur ce sujet.

Les principales étapes du traitement

  1. Prise en charge : avant de commencer tout traitement, vous aurez préalablement un rendez-vous avec un docteur gynécologue pour faire un bilan sur votre santé, ainsi qu’une infirmière pour vous expliquer comment utiliser les médicaments qui vous seront prescrits. Il vous sera également remis des feuilles de traitement qu’il vous faudra prendre avec vous pour chaque rendez-vous.
  2. Traitement :
    1. Premier jour de menstruation : vous devrez appeler l’infirmière. Lors de cet entretien, elle vous rappellera les médicaments que vous avez à prendre et planifiera votre premier rendez-vous de contrôle par échographie (généralement une semaine après le début de cycle).
    2. Échographie (ultralydkontroll) : celle-ci a souvent lieu l’après-midi pour que vous puissiez faire une prise de sang le matin même. Elle permet d’évaluer l’efficacité du traitement. En fonction des résultats de cet examen, le dosage des médicaments sera adapté et d’autres contrôles seront éventuellement planifiés jusqu’au prélèvement d’ovules.
    3. Prélèvement d’ovule (egguthenting) : si la taille des ovules le permet, un prélèvement sera planifié. Celui-ci est généralement environ 2 semaines après le début du traitement ; ce sera aussi le moment où le futur père (pour les couples hétérosexuels) devra donner son échantillon pour la fécondation.
    4. Fécondation (befruktning) et insémination (tilbakesetting av embryo) : le lendemain du prélèvement d’ovules, vous serez contactée pour savoir combien ont été fécondés (si cela a été possible) et planifier l’insémination. es embryons restants seront congelés et un justificatif vous sera délivré.
    5. Suivi après insémination : un test de grossesse par prise de sang (graviditetsblodprøve) sera effectué 12 jours après l’insémination. Une infirmière vous contactera le jour même pour vous informer du résultat.
      • S’il est positif, c’est une très bonne nouvelle ! Il est possible qu’une échographie supplémentaire vous soit planifiée avant que vous ne soyez suivi comme toute autre femme enceinte.
      • S’il est négatif, vous pouvez vous mettre d’accord sur la reprise d’un traitement.

En cas de doute ou question au cours du traitement, vous avez un contact direct vers le service des infirmières et vous pouvez consulter votre dossier sur www.minjournal.no.

À combien de FIV, subventionnées par la sécurité sociale, puis-je avoir recours ?

La sécurité sociale norvégienne couvre jusqu’à 3 tentatives (forsøk), correspondant à 3 prélèvements d’ovules.

Vous pouvez effectuer plus de ces 3 tentatives, mais vous ne serez dans ce cas plus couvert pour la sécurité sociale et les frais associés seront bien plus élevés.

Quel est le coût associé aux FIV (chiffres valides en 2020) ?

Dans le cas où les FIV sont subventionnées par la sécurité sociale:

  • Consultation à l’hôpital : 375 nok par consultation
    Les consultations à l’hôpital sont prises en compte pour la franchise (egenandel), permettant d’obtenir la frikort. Vous payerez donc au maximum la valeur totale de egenandel par an (soit 2 460 nok en 2020) : https://helsenorge.no/betaling-for-helsetjenester/frikort-for-helsetjenester)
  • Tentative (forsøk) : 1 500 nok par tentative
  • Médicaments sous ordonnance : il faut compter environ 10 000 nok de médicaments par forsøk. Lorsque la somme totale dépensée pour les médicaments dépasse la valeur de 17 416 nok, celle-ci est prise en charge par HELFO.

Pour demander le remboursement du surplus payé, il faut remplir un formulaire dédié en ligne auquel il faut joindre les justificatifs de forsøk (erklæring fra lege) ainsi que les reçus détaillés des pharmacies. Il est donc important de garder tous les reçus et justificatifs.

Dans le cas où FIV sont subventionnées par la sécurité sociale coût associé est donc de 21 916 nok (17 416 + (3 x 1500)), auquel il faut ajouter l’egenandel.

Dans le cas où elles ne le sont pas, les prix dépendent de la clinique consultée et du type de traitement requis. Des informations se trouvent généralement sur les sites internet, mais à titre d’exemple de l’établissement privé Livio (https://livio.no/priser/pakkelosning/) :

  • 1 500 - 2 000 nok la consultation préliminaire
  • Forfait de 35 800 nok pour 1 tentative (forsøk)
  • Forfait de 71 600 nok pour 3 tentatives (forsøk)

Ces prix n'incluent ni le coût lié aux médicaments ni divers coûts possibles supplémentaires tels que la congélation d'embryon.

Quelques considérations à prendre en compte

  • Comme la majorité des traitements médicaux, avoir recours à une FIV est un processus qui peut se révéler fatiguant physiquement et mentalement. Il est donc important de bien s’entourer.
  • En fonction de votre traitement, il se peut que vous ayez besoin de venir plusieurs fois la même semaine à l’hôpital. Par conséquent, vous devez vous assurer de pouvoir vous rendre disponible pour des rendez-vous qui peuvent être planifiés très peu de temps en avance.

Beaucoup d’informations complémentaires sont disponibles sur :

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